RENEE LORIE
SHELTER
Souvent engagée dans des projets à dimension collaborative, Renée Lorie (Dendermonde, 1989), côtoie dans sa pratique des personnes aux trajectoires multiples. A leur contact, elle s’est construite peu à peu une vision singulière de l’être humain qu’elle envisage comme une île. Ainsi, à travers son prisme, nous serions chacun et chacune des masses dérivantes, flottantes, sujettes aux marées, tout à la fois en quête de solitude et de contact. Nos existences erratiques seraient toutes marquées par la recherche perpétuelle d’un refuge, qu’il soit réel ou symbolique.
Cette vision singulière traverse de part en part sa série Shelter, réalisée en grande partie sur les îles Shetland. En sillonnant cet archipel battu par les vents, elle poursuit son interrogation de ce que veut dire « être chez soi », dans une perspective à la fois géographique, mentale et affective.
Elle rencontre ainsi ses habitant.e.s, s’infiltre dans leur quotidien, partage et observe, cherchant à capturer cet équilibre entre la sensation d’isolement et le sens de la communauté, qui fonde la particularité des vies insulaires.
Avec ses noirs et blancs contrastés, elle propose un parcours aux accents initiatiques où se déclinent les images brumeuses de corps en mouvements, d’astres, de feux flous, de chat, de gestes délicatement posés,… des signes qui évoquent tout à la fois les rituels de la vie commune et les chemins sinueux de l’intériorité.
L’église, abris privilégié de l’âme pour certains et historiquement lieu d’asile pour tous, s’imposait comme l’écrin naturel pour déployer son travail photographique.