La ferme des Pot’Âgés

La ferme des Pot’Âgés

Lieux d'exposition
Rue du Parc 2, 4570 Marchin, Belgique
  • Cat map : Lieux d'exposition
  • Lat : 50.445103062823
  • Lng : 5.2627076593551

ELOISE BRUNET

Eloise Brunet - 4
Eloise Brunet - 3
Eloise Brunet - 2
LA COULEUR DES GRENADES Éloïse Brunet (FR, 1996) est une photographe documentaire basée à Bruxelles, formée à l’ESA Le Septantecinq et à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles. La Couleur des grenades, entamé en 2021, est un travail qu’elle développe au fil de séjours réguliers dans le village de ses grands-parents, situé dans le nord de l’Espagne et aujourd’hui marqué par l’exode rural. Chaque année, elle y retrouve Miguelin et Judith, deux individus aux trajectoires fragiles et solitaires. Lui, berger viscéralement attaché à sa terre ; elle, rêveuse en quête d’amour et d’ailleurs. Tous deux entretiennent des relations contrastées avec la communauté qui les entoure. Leurs profils singuliers leur confèrent en effet une place à part dans le village, suscitant des élans de solidarité pour l’un et des formes d’exclusion pour l’autre.  Avec le temps, Miguelin et Judith sont devenu·es les figures centrales d’un récit visuel à la frontière du documentaire et de la fiction. À travers l’objectif, les deux protagonistes s’emparent, aux côtés de la photographe, d’outils narratifs pour se raconter — et parfois même, se réinventer. L’espace photographique est ainsi devenu un espace de dialogue et de création partagée. Entre désir de rester et besoin d’échappée, ces deux destinées en marge interrogent en filigrane ce qui définit un village, ses héritages, ses transmissions, ses liens, ses tensions, et tout ce qui, silencieusement, façonne les êtres.  Avec ce premier travail au long cours, Éloïse Brunet pose les fondements d’une photographie pensée comme un levier de transformation sociale, capable de faire émerger les voix des invisibles et des oublié·es.

PIERRE LIEBAERT

Simul & Singulis - 2023 (c) Pierre Liebaert - Courtesy Archiraar Gallery
Pierre Liebaert
JE CROIS AUX NUITS Pierre Liebaert (Mons, 1990) nourrit depuis toujours une fascination pour le folklore, les rituels et le sacré. Actif chaque année comme tambour lorsque le Doudou embrase sa ville natale, il a également rejoint depuis peu la gilde des arbalétriers de Saint-Georges à Bruxelles. Cet appétit ne se dément pas dans sa pratique artistique.  Dans cet esprit, il s’invite depuis plusieurs années dans les fêtes carnavalesques de toute l’Europe. Il prend part — et goût — à ces festivités cathartiques où s’exaltent les pulsions et se rejouent des tensions ancestrales. Marqués par le retournement, l’outrance et l’ivresse, ces rites marquent le passage vers un nouveau cycle, une saison ou un autre âge de la vie.  Ce faisant, ils offrent aux communautés l’occasion de redessiner collectivement leurs origines, leurs contours identitaires ainsi que leur inscription dans un écosystème plus vaste, naturel et cosmique.  Sur place, Pierre Liebaert se mêle à la liesse en se laissant contaminer par la fièvre ambiante. Son regard ne cherche pas l’exotisme, mais bien le contact avec un sentiment archaïque, universel, et puissant, enfoui dans les recoins obscurs de l’âme. Celui qui fait naître les effrayants Krampus du Tyrol, les pailhasses du Sud de la France et autres figures démoniaques ou grotesques. En y plongeant tête la première, le photographe nous restitue ce monde brut de l’intérieur. Par ce geste, il nous tend un miroir, difforme, sauvage, mais fondamentalement humain. Et il parvient à capter cet instant rare où, de l’ombre, surgit la grâce.

NO SOVEREIGN AUTHOR

Agoraphobie
Alcoolisme
Dépression
Folie-3
UN ABECEDAIRE DE LA PSYCHIATRIE No Sovereign Author est un collectif fondé en 2015 par Maroussia Prignot et Valerio Alvarez. L’une est psychologue, l’autre ergothérapeute et iels travaillent côte à côte dans un centre psychiatrique de jour, tout en développant ensemble une pratique photographique. Dans chacun de leurs projets, le duo engage un processus collaboratif qui leur permet de déplacer leur regard. En effet, en partageant la création avec les personnes qui participent du sujet traité, iels glissent ainsi de la position classique du photgraphe-observateur à un véritable statut de co-auteurices. C’est le cas pour Un Abécédaire de la Psychiatrie, œuvre collective menée au sein de La Fabrique du Pré à Nivelles. Les patient·es s’emparent du vocabulaire psychiatrique en intervenant sur les pages d’un dictionnaire spécialisé. Par le biais de gestes plastiques comme des collages et des dessins, mais aussi du texte, chacun·e réécrit les définitions à partir de son vécu et de sa propre subjectivité. Divers mots comme angoisse, dépression, mégalomanie ou transfert sont ainsi décortiqués, réappropriés et parfois détournés. Au total, 80 planches ont vu le jour. Elles sont anonymes ou signées, selon le choix des participant·es et forment ensemble un véritable espace d’expression, de révolte parfois et de poésie. Un Abécédaire de la Psychiatrie propose ainsi une alternative sensible à l’autorité encyclopédique, redonne une place à celles et ceux qu’on n’entend généralement pas et fait émerger une parole précieuse sur ce que signifie vivre avec un trouble psychique.