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GPS

50.47563, 5.23431

Marchin

Marchin : berceau de la sidérurgie liégeoise

Lorsqu'on parle de sidérurgie, difficile de ne pas penser à la fumée noire des usines de Seraing. Pourtant, bien avant l'arrivée de la fonte dans la vallée mosane, c'est au cœur de ce paisible vallon que coulait le fer. Ici se dressait auparavant un haut-fourneau. À partir de la fin du 15ème siècle se développe dans plusieurs vallées de Wallonie, comme celle du Hoyoux, la réduction du minerai de fer avec la même méthode que celle encore utilisée actuellement partout dans le monde. 

Tel un jardin d'Eden pour métallos, Marchin offre au forgeron tout ce dont il a besoin pour faire couler le précieux métal : charbon de bois et poudingue (voir Une forêt sur un trésor minéral), calcaire et minerai de fer. En effet, c'est sous forme de pierre qu'était collecté le métal, à même le sol, dans des mines à ciel ouvert, dispersées rue Bruspré et rue Lileau, aujourd'hui remblayées et transformées en prairies ou jardins pour charmant pavillon. Il est d'ailleurs très courant de trouver des scories de fer, déchet de cette industrie, lorsque l'on creuse un peu son jardin potager dans le coin. 

Dernier élément essentiel à cette alchimie, l'eau et son débit rapide. Pour atteindre les 1536 degrés nécessaire à la fusion et réduction de minerai, il fallait souffler longtemps et de manière régulière sur le feu. Or, cela ne fut rendu possible que par la mécanisation des deux immenses soufflets, entraînés par un moulin à eau. Plus loin, dans le processus de transformation, les roues hydrauliques étaient aussi utilisées pour affiner la fonte, et donc purifier le fer du carbone qui le rendait cassant. Ensuite, toujours à l'aide des moulins, il était forgé et laminé dans des usines installées le long du Hoyoux. Le Lileau, ruisseau paisible, affluent de ce dernier, constituait donc le véritable moteur de cette nouvelle industrie.