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GPS

50.48525, 5.24674

Chemin de sculptures

Depuis le début des années 2000, OYOU et la Commune de Marchin s’unissent pour réaliser un projet d’art public, le « Chemin de sculptures » : une quinzaine d’œuvres trouvent déjà harmonieusement leur place dans l’environnement du paysage marchinois. Le parcours de la Biennale croise quelques-unes d'entre elles. Du coeur du Bois Sandron jusqu’au jardin collectif, vous pourrez en admirer cinq : de Nicolas Kozakis et Raoul Vaneigem, de Guy Laval, Olivier Bovy, Manu Tention et Chantal Hardy. 
Les textes qui suivent reprennent pour partie le carnet coordonné par Alain Delaunois disponible gratuitement à l'accueil.

1. Nicolas Kozakis (1967, vit et travaille à Bruxelles) & Raoul Vaneigem (1934)

Refuge nomade, « Désire tout, n’attends rien », acier inoxydable, 2016

Œuvre installée dans le Bois Sandron, accès par le dessus de la rue Beau-Séjour.
« Désire tout, n’attends rien » est une sculpture/refuge, un habitacle nomade installé dans la nature nous invitant à découvrir de l’intérieur un paysage choisi, photographiant une vue panoramique en perpétuel changement selon les heures et les saisons. L’œuvre pourrait être déplacée dans un contexte urbain, sur une place publique ou une plate-forme d’un immeuble. Sa configuration en forme de dôme légèrement incliné ou de giron en acier brut avec sa base ellipsoïdale nous convie à passer un moment de quiétude et de rencontre au contact des éléments qui nous entourent. L’idée de l’œuvre est de nous mettre en absence de l’agitation extérieure et de rentrer en dialogue avec un paysage et une pensée, celle-ci est écrite par Raoul Vaneigem : « Désire tout, n’attends rien. L’aphorisme est né d’une réflexion où, m’interrogeant sur la fragilité de nos entreprises et sur nos espérances déçues, j’ai compris que formuler un vœu en termes de réussite et d’échec, c’était entrer dans l’arène de la compétition et de la concurrence ; se laisser broyer par des mécanismes économiques qui empêchent l’homme de se développer comme être humain et le font régresser à un stade semi-bestial de prédateur. Être humain, c’est privilégier le désir, non le calcul et la stratégie. Attendre d’un désir qu’il s’accomplisse pour fournir ainsi la preuve de son efficacité, c’est le vider de sa substance et en faire un instrument. Il est piquant de constater, en revanche, que lorsque le désir jaillit de la passion de vivre – et en aucun cas des sollicitations de l’avoir et du pouvoir – il s’exauce le plus souvent quand on ne l’attend pas, quand on l’abandonne à ses propres chemins. A force de me guider sur ces mots d’apparence anodine, ils ont fini par résonner en moi et à mûrir dans la lente élaboration d’un style de vie. »

Nicolas Kozakis est plasticien et professeur de dessin à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège. Raoul Vaneigem est philosophe, auteur d’une quarantaine d’ouvrages parmi lesquels : Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations (1967), Le Livre des plaisirs (1979), De l’amour (2010), Rien n’est fini, tout commence (2014). 

2. Guy Laval (1934 – 2012)

Totem 1, bois (chêne du pays), 2002

Œuvre installée aux abords de l’école maternelle communale du Fourneau, rue Beau Séjour
A l’époque où son Totem 1 était montré dans le Parc du Château de Jehay lors de l’exposition Sculptures-Totems organisée par la Province de Liège à l’été 2002, Guy Laval écrivait : « Ma recherche est axée sur le comportement de la nature. Il m’est en effet plus facile d’observer l’arbre que l’être humain. De son côté, la force du bois, travaillant d’elle-même, va progressivement créer une tension et amener le bois soit à s’ouvrir, soit à se fermer et ainsi à participer, indépendamment de ma volonté, à l’élaboration de la sculpture. Ma joie serait d’être présent au moment où va s’opérer cette libération de la matière et de contempler son œuvre. »