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Isa et Stéphane

Sandrine Dryvers

Sandrine Dryvers (née en 1970, vit et travaille à Liège) est photographe, cinéaste, vidéaste, monteuse; elle est également enseignante. Si ses premiers courts et moyens métrages étaient d’inspiration documentaire et sociale, portant la marque d’un engagement clair (Punk Picnic, 1998, Alter égaux, 1999) voire les signes d’une contestation, d’une révolte, la suite de sa production (textes, photographies, vidéos), sans renoncer à ces problématiques, les a rassemblées autour de nouvelles trames plus intimes ou familiales. Ainsi Allô Europe (2018) semble-t-il conjuguer ces différents ingrédients, questionnant la crise sociale et identitaire européenne au gré d’un road-movie tourné au Smartphone, en compagnie de sa fille Mona et de quelques compagnons de route. 

La même Mona occupe d’ailleurs une place à part dans les photographies de Sandrine montrées à l’occasion de la Biennale. Elle est, si pas le personnage exclusif, du moins le motif principal, autour duquel les joies simples, le quotidien débridé, les petits accrocs du temps qui passe, filtrent et rayonnent d’une image à l’autre. Par association libre, au gré des circonstances, des instincts, des humeurs. 

Une seconde série (qui constitue plutôt un chapitre à part inscrit dans la première) a été réalisée au moment des grandes inondations de l’été 2021. Secourant un ami artiste installé au bord de l’Ourthe, Sandrine a décidé de photographier un à un les objets de ses différentes collections, réchappés de la boue et nettoyés vaille que vaille, symboles ténus mais puissants de la détresse qui a saisi les riverains, mais aussi de la solidarité et de l’entraide qui ont alors émergé. Ce sont des fragments de cette seconde série, à la fois spontanée et rigoureuse, systématique, qui sont présentés à l’occasion de la Biennale, qui sont présentés à même le sol du RaVel, entre la ferme et le moulin de Barse, le long du Hoyoux.