3Devenirs asbl

GPS

50.46583, 5.23721

Alexandra Cool

Alexandra Cool est sculptrice et photographe. Elle a travaillé pendant plusieurs années à Carrare (Italie), à New York et en Corse. Aujourd'hui, elle a posé bagages et outils entre le hameau d’Ossogne (Thuin), essentiellement, en Belgique et l’Auvergne en France. Alexandra entretient un rapport intime avec la nature. Son respect pour les matériaux naturels et leur beauté intrinsèque est sa principale source d'inspiration. Elle tente de révéler ce qui est invisible et silencieux, aime explorer la relation entre la nature et les gens. Abondamment nourri de références et d’exemples puisés dans l’histoire de l’art (mais aussi dans celle des mythes et des symboles), son travail n’en est pas moins, à d’autres moments, clairement engagé sur le plan social.

Ces différentes directions sont d’ailleurs représentées à travers la diversité des installations proposées au long du parcours de cette biennale. Ainsi sa série de collages photographiques « Lost Paradise » traitant de la question, cruciale et actuelle, des migrants, des réfugiés, procède-t-elle d’une double réinscription, d’un double déracinement mais aussi d’un double accueil: à la fois dans l’histoire de l’art et des formes, au sens le plus classique, mais aussi dans le paysage réel qui les reçoit et s’en trouve transformé. Sa série de neuf planches de bois, portraits du Fayoum (et impressions photographiques d’après dessin) ne peut qu’évoquer l’absence, susciter le recueillement — un silence empreint de mémoire voire de spiritualité. Leur présence sur le site de l’ancien château du Fourneau, lieu d’hébergement puis d’internement de Juifs, et qui a brûlé il y a trente ans, préfigure l’appel à projet d’une œuvre mémorielle qui se concrétisera dans le courant de l’année 2024. Un polyptyque en noir et blanc (mur de l’atelier Devenirs) évoque quant à lui la ligne de faille tectonique entre Europe et Amérique, tandis que son impressionnant travail « Mouseion », autour des femmes et muses d'artistes célèbres, alliant sculpture et photographie, résonne dans le magnifique espace du manège de la ferme de Barse.

http://alexandracool.com

Mission des étudiants de Saint-Luc

À chaque biennale sa ou ses missions, jamais les mêmes. Attentifs depuis le début à la génération montante en cette matière, soucieuse aussi de renouveler le genre sans repasser les plats, les responsables de la biennale ont cette fois confié la mission « territoire » aux étudiants de bac3 (année diplômante) de la section Photo de l’ESA Saint-Luc Liège. Ainsi une bonne vingtaine d’étudiants a-t-elle débarqué en gîte à Modave pour un premier séjour d’une semaine à l’automne 2022. Ainsi une grosse poignée — la plus irréductible — de ces mêmes étudiants a-t-elle posé armes, appareils et bagages pour un second séjour, plus bref mais ô combien différent, dans le gîte et l’écomusée de Roger Divan à Marchin, au printemps 2023.

Les voies étaient libres, l’accompagnement professoral dosé sans excès, et la proposition, posée sans obligation de résultat. Si la rencontre avec les habitants et le portrait frontal ne se sont pas taillé la part du lion, c’est le moins qu’on puisse dire (timidité et climat automnal obligent!), on sera frappé par la force d’attraction du vaste paysage et par la très grande impression de liberté qui se dégage de l’ensemble — efficacement bordélique — des travaux récoltés. Retours à l’argentique ou aux techniques anciennes, Polaroid, transfert ou chambre technique, mise en scène nocturne ou collage textuel, cri rageur ou méditation contemplative, tout y passe et repasse.

Plus qu’une peinture du territoire d’accueil, le résultat de cette mission se présente avant tout comme le reflet d’une création jeune, inquiète ou énergique, décomplexée, à qui ce territoire aura offert une occasion unique de se chercher, ou de se perdre… ou de se (re)trouver!