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GPS

50.48234, 5.22934

Habiter la ruralité

Demandez à n'importe quel.le marchinois.e installé.e dans la région depuis plus de 50 ans et il vous dira, « autrefois, dans ma rue, il n'y avait que ma maison et des champs ». Depuis, les modes de vie et de déplacement ont bien changé. Le rêve né durant les Trentes glorieuses, tout droit inspiré de l'American Way of Life, d'un pavillon à la campagne, avec le beau jardin, proprement entretenu et la voiture pour tous, qui nous emmène en toute liberté de la maison au boulot, s'est imposé. C'est ce modèle qui prévalait lorsque fut adopté le plan de secteur régional entre 1977 et 1987. Son objet principal était de définir les affectations du sol afin d'assurer le développement des activités humaines de manière harmonieuse et d'éviter la consommation abusive d'espaces.

Imaginé à une époque où la démographie était en pleine expansion et où les ressources semblaient infinies, le résultat est qu'actuellement, les terrains artificialisés représentent un peu plus de 10 % des terrains wallons. Entre 1985 et 2019, ils ont connu une croissance d’environ 539 km2, soit environ 15,8 km2 par an au détriment des terres agricoles. 

Afin de porter une réflexion locale sur le développement urbanistique de sa commune, la Commune de Marchin s'est doté d’une commission consultative pour l'aménagement du territoire et de mobilité (CCATM), ainsi que d'un règlement communal d'urbanisme (RCU) adapté au spécificité de son territoire. Depuis 2017, et l'adoption du Code de développement territoire (CoDT), il s'est mué en Guide communal d'Urbanisme (GCU), qui n'a plus qu'une valeur indicative.

Dans la lignée des directives européennes, la Région wallonne a inscrit dans ses perspectives de développement une politique stricte de Stop Béton pour 2050. En attendant, le gouvernement wallon s'est engagé à plafonner la consommation de terres non artificialisées d'ici 2025.

Aujourd'hui, le modèle d'urbanisation hérité des année 70 est à bout de souffle. Toutefois, il n'est pas si facile d'imaginer d'autres façons d'habiter en ruralité, tant nous sommes dépendants de tout un tissu construit autour de ce modèle, que ce soit dans nos déplacements ou dans nos modes de consommation.

C'est donc tout un modèle à réinventer. De nouvelles manières d'habiter sont déjà imaginées pour retisser les liens, avec les maisons kangourou, les habitats collectifs ou encore les habitats légers. Par ailleurs, la relocalisation de la production, les circuits-courts ou encore la dynamisation de projets culturels locaux sont autant de manière de lutter contre l'étalement urbain et de consolider les liens.