16Chez Catherine Driesmans et Sergio De Costa

Accessible aux personnes à mobilité réduite (jardin)

GPS

50.48057, 5.25097

Eve Martin

CONGO VISIONS

« Au cours des différents tournages réalisés en tant que cheffe décoratrice au Congo pour Baloji, artiste chanteur et réalisateur belgo-congolais, hallucinée par ce pays aux mille contradictions, j’ai accumulé une série de photos représentant ma vision du Congo. Pays magnifique et incandescent où se mêlent pauvreté extrême, ferveur humaine, paradis tropicaux, amas de déchets et lieux décrépits cristallisés dans le passé.

Ce mur symbolise ce flot d’images et de souvenirs, patiné par les traces du temps. »

Après des études de photographie à Saint-Luc Liège et des études en réalisation à l’Institut des Arts de Diffusion de Louvain-la-Neuve, Eve Martin réalise d’abord des clips, des créations vidéo pour le théâtre et la danse, tout en travaillant comme assistante réalisatrice sur des longs métrages français et belges. De fil en aiguille, et de plus en plus passionnée par l’esthétique globale des projets sur lesquels elle travaille, elle devient cheffe décoratrice pour le cinéma, scénographe et directrice artistique (dernièrement pour Close de Lukas Dhont, grand prix à Cannes 2022, pour Augure de Baloji, en compétition à Cannes cette année, mais elle a aussi collaboré avec Patric Chiha, Fred Fonteyne et Anne Paulicevich, ou encore Fabienne Berthaud…).

Elle prépare actuellement les décors pour le prochain spectacle de danse de Serge Aimé Coulibaly, et elle vient de terminer le prochain film de Nabil Ayouch.

https://www.evemartinbe.com

Ugo Woatzi

Artiste visuel queer d’origine française, installé et actif à Bruxelles, Ugo Woatzi est issu d’une formation en sociologie et photographie contemporaine; abondamment montré sur le plan international, son travail explore les récits LGBTQI+, les corps fluides, les utopies spatiales, dans une pratique qui conjugue l’image, le son, le texte, l’installation, au service d’espaces oniriques et collectifs. Ayant grandi dans la campagne occitane (sud de la France), Ugo a eu à suivre certains codes et règles pour devenir « un homme » selon les critères imposés, s’abreuvant à la magie d’une petite rivière libératrice, avant de pouvoir exprimer ouvertement son identité, sa sexualité et son genre, et conquérir ainsi des espaces libres et « sûrs » pour exister.

Les photographies de la série « Chameleon » représentent des espaces à la fois réels et imaginés, entre libertés et restrictions, où l’on se révèle et se dissimule, comme un caméléon se cache, se camoufle et s’adapte, moyen de survie et de préservation. Le processus de collaboration illustre les désirs et les luttes de sa communauté: ensemble, Ugo et ses modèles créent un monde plus sensible et ouvert, s’évadant tout en se confrontant aux réalités des structures hétéronormatives qui divisent. Les images, à la fois tendres et provocantes, traduisent un sentiment d’amour et de conflit, une nostalgie universelle, une vision du désir humain plus subtile — où la vérité des émotions demeure pourtant hors de portée trop évidente.

Plus numérique et onirique, plus récent aussi, l’extrait visuel de « Queerutopia » se conçoit presque comme un outil de soin, un processus spirituel et temporel. Ugo nous y invite à considérer et célébrer une pluralité de masculinités (« corps performatifs, psychés et expériences »), en explorant l’idée de « visibilité » comme chargée de peur et d’excitation, et ouvrant vers un nouvel espace d’acceptation.

https://ugowoatzi.com